Definitely maybe, août 1994
Le 1er album... 5 chômeurs, des "lads" de la banlieue pauvre de Manchester sortant de nulle part balancent tout ce qu'ils ont sur cet album et livrent la musique que tout le monde avait envie d'entendre à ce moment là. "Supersonic", le 1er single, est un choc: un son brut, simple, puissant... Des mélodies, de la morgue rock'n'roll à revendre... Tout Oasis est là. Il y a du Glam sur cet album, du T-rex mais aussi l'énergie et l'arrogance des Sex pistols, le psychédélisme baggy des Stone Roses, l'évidence mélodique des Beatles... Le tout est unique, ébouriffant, explosif. D'une fraicheur qui vous éclate à la figure aujourd'hui encore (malgré le son "petit budget" du disque). Juste le plus grand premier album de l'histoire du rock (et je vous emmerde) avec la plus grande chanson de tous les temps dessus (Live Forever). Incontournable.
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(What's the story) Morning Glory, octobre 1995
Quand Oasis se prend à rêver d'amérique, le pays ou presque tous les groupes anglais (même les kinks!) se sont ramassés... Et les lads revenchard mangent le monde. Nettement plus pop et accéssible que l'album précédent, Morning Glory est l'album de la gloire mondiale. Plus de 20 millions de disques vendus et quelques singles qui font désormais parti des hymnes absolus des années 90 (Wonderwall, Don't look back in Anger...). L'album (très varié mais un peu plus décousu que son prédécesseur) se conclut avec 8 minutes de bonheur pur: le grandiose "Champagne supernova". Le disque qui ouvrit à Oasis la porte des stades du monde entier pour les 20 ans à venir...
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Be here now, août 1997
Oasis se noit dans son champagne (et dans sa coke)... Après deux premiers albums magistraux les frangins Gallagher veulent frapper encore plus fort: Dresser un mur de guitare inédit, pousser tous les potards à 12, être les Stones et les Beatles à la fois, lacher l'album pop le plus démesuré qui soit... Effectivement, démesuré, Be here now l'est, avec ses couches de guitares grasses et ses chansons de 6 minutes (en moyenne). Mais la qualité n'est pas vraiment au rendez-vous, et oasis se perd dans un pub rock grossier qui lui réussit mal. Noel semble être en pilotage automatique, trop sûr de lui, trop camé. Mais ce disque débridé, bruyant et fou reste le préféré de certains fans! Mention spéciale à "All around the world", hymne pop de 10 minutes que Noel Gallagher imposa en single sans la réduire d'une seule petite minute bien sûr...
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The Masterplan, novembre 1998
Noel Gallagher aime parsemer ses singles de faces B magnifiques, juste pour les fans (en souvenir du collectionneur de 45 tours des Smiths qu'il était). Renouant ainsi avec une certaine tradition pop anglaise héritée des Beatles, chaque single d'oasis contient au moins 2 ou trois titres totalement inédits (encore aujourd'hui ; ils auraient pu sortir au moins 3 albums de plus avec toutes ses chansons!!). Certaines des meilleures b-sides d'oasis sont compilés sur "The Masterplan", et la qualité est au rendez-vous : des titres acoustiques bricolés des débuts jusqu'aux démesures orchestrales de la période "Be here now", tout est là (avec souvent Noel au chant). "Une belle connerie" aurait dit l'ainé des Gallagher qui lache ici presque dans l'anonymat des morceaux sur lesquels certains artistes feraient 10 ans de carrière...
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Standing on the shoulder of giants, février 2000
Le disque de la gueule de bois... Après des tournées marathon (plus de 1000 concerts depuis 94!! - et seulement 10 annulations hein les mauvaises langues...), des excès médiatiques, des dérapages incontrolés, la déception Be here now... Noel décroche de la drogue, s'engueule avec son frangin, deux membres historique du groupes s'en vont... Rien ne va plus, tout le monde semble déboussolé par les années folles 94-97. Comment s'en sortir après ça? Sort alors ce disque de transition, plus sombre et psychédélique que les précédents, issu de longues sessions plus expérimentales ou Noel joue presque tous les instruments seul, utilisant d'avantage de sons de clavier et de samples. Un album inégal mais intéressant, qui pêche par exès de lourdeur et de production. Dommage.
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Heathen Chemistry, juillet 2002
Oasis retrouve une vie de groupe... Deux nouveaux membres arrivent et apportent un son plus "live" mais aussi plus fin que précédemment sur scène. Malheureusement, les frangins Gallagher sont ailleurs. Noel divorce de Meg avec qui il était avant même la formation du groupe (c'est un choc pour lui...) et l'inspiration n'est pas vraiment au rendez-vous. Les singles sont lourds pour ne pas dire caricaturaux. Alors le cadet s'y met et Liam démarre dans la composition sur cet album avec l'acoustique "Songbird", probablement la meilleure chanson du disque, celle qui le sauve du naufrage. Il faut dire que le reste sent un peu le réchauffé malgré l'apport indéniable des nouveaux musiciens. Le plus mauvais disque d'oasis.
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Don't belive the truth, mai 2005
En 2005, le oasis "nouvelle version" trouve son équilibre et semble enfin se remettre de la folie des 90's... Tous les membres du groupe apportent des chansons désormais et Noel, sans doute émoustillé par le talent naissant de ses comparses compositeur (et surtout de Liam, le frère ennemi) retrouve du poil de la bête et semble s'épanouir dans un role moins "omniprésent" que par le passé (même si il garde le final cut). L'album est frais, cohérent, plus mûr (la quarantaine approche pour Noel qui fignole ses textes comme jamais), extrèmement bien produit. Les singles font mouche...: "The importance of being idle" est le plus gros succès du groupe depuis 10 ans et la tournée qui suit est la plus grande qu'Oasis ait jamais donné (Le groupe a visité 26 pays, joué 110 concerts en 10 mois devant un total de 1.7 milllions de personnes).
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